Les Mangas, ambassadeurs de la culture japonaise

Les Mangas, ambassadeurs de la culture japonaise

Il est de plus en plus difficile de passer à côté de la déferlante Manga. S’il y a 20 ans encore, on pouvait ne pas regarder « le club Dorothée », il est difficile de ne pas avoir aperçu quelques scènes d’anime japonais en zappant sur nos chaînes, remarqué les vitrines des libraires titrant sur les dernières sorties japonais aux noms aussi ésotériques que Bleach, Naruto, D Gray Man ou bien encore One Piece.
La déferlante est bien là, la question est de savoir si l’on va rester sceptique devant ces cases noires et blanches écrites de droite à gauche ou si l’on va plonger (au moins l’orteil) dans ces dessins du bout du monde ...
Contrairement à la bande dessinée européenne, le manga a des origines qui remontent au XVème siècle. Signifiant « image dérisoire », le terme devient courant à la fin du XVIIIème siècle avec des publications telles que Mankaku zuihitsu (1771) de Kankei Suzuki ou Shiji no yukikai (1798) de Kyoden Santo. En 1814, le terme apparaît en Europe avec l’ouvrage hokusai manga du célèbre peintre Hokusai dont l’œuvre la plus connue reste la Vague.
Le parallèle se fait avec la bande dessinée européenne après l’apparition de celle-ci au Japon au cours du XXème siècle. A partir de 1945, Osamu Tezuka s’inspire des œuvres de Walt Disney et envisage un manga plus vif s’ouvrant à des générations plus âgées de lecteurs. C’est l’apparition du manga moderne.

Les premières heures modernes du manga permettent d’extérioriser le traumatisme de la seconde guerre mondiale et les angoisses liées à la reconstruction du pays et à une industrialisation déshumanisante. La diversification des sujets traités permet de toucher toutes les classes sociales et d’induire un véritable phénomène de société, à travers des thèmes tels que la vie à l'école, au lycée ou au travail, la guerre, la mort, l’amour, l’épouvante, la littérature, l’économie, l’histoire, la cuisine voire même le jeu de go…
Un prix d’achat minime (de l’ordre de quatre euros pour un tome) rapproche encore le manga du public. On estime à 60% la part de japonais lisant au moins un manga par semaine (soit plus de 300 pages).
En Occident, le même schéma fonctionne. Avec une périodicité régulière (bimensuelle), un faible coût et la sélection des œuvres à succès en cours au Japon, les éditeurs ont fait passé la part de marché des mangas de 25% en 2002 à 42% en 2007.

Les œuvres d’Osamu Tezuka ont apporté le manga en Europe et en France, mais c’est dans les années 1980 que des œuvres telles que Dragon Ball, Sailor Moon ou Ranma ½ (diffusées en France dans le Club Dorothée) démarrent le raz de marée actuel.
Les 42 tomes de Dragon Ball se sont vendus dans le monde à plus de 250 millions d’exemplaires surpassant les 200 millions des 24 albums des Aventures de Tintin et Milou.
A partir de 2005, la production de mangas dépasse celle de bandes dessinées et le secteur devient le deuxième plus dynamique après celle de la fiction jeunesse.

La France est devenue le deuxième plus gros consommateur de mangas derrière le Japon et devant les Etats-Unis. La série Naruto dépasse les 220 000 tirages pendant que Death Note atteint les 130 000. Une dizaine de séries tant pour filles que pour garçons dépassent les 60 000 tirages, telles que Fruits Basket, Shaman King et One Piece. En 2006, 13 millions de tomes ont été écoulés en France. Il est cependant important de noter que seulement 9 séries concentrent 50% des ventes laissant une grande part de découverte pour des œuvres moins connues mais néanmoins particulièrement riches.
La mairie de Paris a placé l’été 2009 sous le signe du manga en organisant une exposition particulièrement impressionnante en l’honneur du prolifique quatuor de mangaka Clamp qui fête cette année ses 20 ans de publication.
Gageons qu’il s’agit d’une étape importante vers la reconnaissance du manga comme phénomène de société et non plus comme une simple distraction au goût d’Orient.

Types de manga

Le manga moderne est né pour exorciser la terreur de la seconde guerre mondiale et les interrogations sur la place de l’humain dans un monde de plus en plus mécanisé. Sa forme lui permet de développer une infinité de thèmes allant du plus épique (sauver le monde…) au plus banal (faire du pain…).
L’une des barrières les plus évidentes entre le manga et nous reste la langue. Bien que les traducteurs mettent beaucoup d’effort à transcrire l’univers japonais, la vue de quelques Kanji sur certaines pages ou de renvois à une culture qui nous reste inconnue, nous rappelle que le manga vient de loin. Souhaitant suivre les éditeurs originaux, les publications françaises séparent les mangas en différentes catégories. Si l’on finit par comprendre que Shôjo désigne un manga pour filles et shônen pour garçons, il est intéressant de faire le point sur les types existants.

Kodomo : destinés aux jeunes enfants, souvent à visée éducative ou sociale.
Shôjo : destinés aux jeunes adolescentes, on rencontre deux types principaux, la romance, sentimental, il met en scène des relations sentimentales naissantes ou conflictuelles et le Magical Girl qui met en scène des jeunes filles utilisant des pouvoirs magiques pour combattre le Mal ou améliorer la vie des humains.
Shônen : destinés aux jeunes adolescents, on peut le diviser en diverses sous-catégories. On trouve d’abord le Nekketsu, signifiant « sang brûlant », il met en scène des héros défendant des valeurs viriles telles que le courage, l’amitié, l’honneur et le dépassement de soi. Le Pantsu, japonisation de pants (culotte en anglais), il met en scène un anti-héros dans un univers féminin. Les quiproquos sont l’occasion de créer une comédie romantique.
Josei : destinés aux jeunes femmes, on trouve deux catégories correspondants aux romances entre femmes (Shôjo-ai, ai signifiant amour) et aux romances entre hommes (Shônen-ai).
Seinen : destinés aux jeunes hommes. On trouve principalement le style Ecchi, qui est un manga érotique mais non pornographique.

On trouve aussi différents types de mangas pornographiques.

Hentai : manga pornographique en général, majoritairement hétérosexuel.
Seijin : pour les hommes adultes.
Redisu : japonisation de lady’s. pour les femmes adultes.
Yuri : romance sexuelle entre femmes.
Yaoi : romance sexuelle entre hommes.
On trouve encore d’autres types de mangas.
Jidaimono : manga historique.
Gekiga : manga dramatique des années 1960-70.
Moé : manga tourné vers un sentiment ou une affection fétichiste pour un personnage.
Shitei : manga humoristique pour tous les âges.
Shakai : manga traitant de problèmes sociaux.
Geihin : manga vulgaire.
Suiri : manga policier, tourné vers le meurtre.
Yonkoma : manga en quatre cases, équivalent du comic strip.


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Naruto
GTO ou Get backer
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hunter x hunter
Inu yasha
Olive et tom (Captain tsubasa)
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Quelques chiffres concernant les mangas :
Deux japonais sur trois lisent au moins un manga par semaine !
La Saga Dragon Ball s'est vendue en Europe à plus d'exemplaires que Les aventures de Tintin et de Milou