Noël, un jour aux origines antiques

Noël, un jour aux origines antiques

Aucun texte chrétien ne précise quel jour dans l'année est né Jésus-Christ. Dans les évangiles, cependant, des indices sont donnés quant à la période où il serait né, ce qui semble être au mois d'Ethanim (septembre-octobre) et non pas au mois de décembre. Noël ne fait pas partie des fêtes suivies par les premiers chrétiens, et ne figure pas dans les listes publiées par Irénée de Lyon et Tertullien.

Au IVe siècle, la date du 25 décembre a été choisie comme date pour la fête de Noël, principalement dans le but de la substituer aux fêtes païennes qui étaient d'usage à l'époque, comme la fête de la renaissance du Soleil Invaincu, le solstice d'hiver, ainsi que les Saturnales romaines qui avaient toutes deux lieu à la période du 25 décembre ...

1. Avant l'ère chrétienne
Bien avant l'apparition du christianisme, l'époque du solstice d'hiver était déjà une période charnière de l'année, qui regroupait de nombreuses croyances païennes relatives à la fertilité, maternité, la procréation et à l'astronomie. Elle donnait donc lieu à de nombreuses manifestations. Ces traditions antiques ont de nombreux points de similitude avec la fête chrétienne.

2. Préhistoire
Les peuples préhistoriques adoraient la lumière et ils avaient construit des temples qui aidaient à comprendre l'arrivée des saisons pour les premiers agriculteurs européens, les hommes du néolithique. Dans le temple mégalithique de Newgrange en Irlande, la lumière du soleil ne rentre que le jour du solstice d'hiver. Les Celtes faisaient de grands feux aux solstices pour lutter contre les ténèbres. Ils avaient très peur de ces périodes sombres durant lesquelles le jour durait moins longtemps, mais en même temps, ils savaient que le soleil allait réchauffer le sol et les plantes. Certains peuples évoquaient aussi des personnages fabuleux apportant des cadeaux lors de la fête.

3. Protohistoire et Antiquité
Chez les Celtes, on évoquait le dieu Gargan, un bon géant portant une hotte remplie de cadeaux et décore déjà un arbre, symbole de vie au moment du solstice d'hiver. Il inspira le « Gargantua » de François Rabelais.

Les témoins médiévaux signalent qu'à Noël et à l'épiphanie, ainsi qu'en règle générale à l'époque des quatre-temps, des compagnies nocturnes se déplaçaient : d'abord celle de la compagnie des bonnes gens suivant une Dame, dame Abonde ou Perchta ou Holle, Diane ou Herodiade pour les clercs, qui bénit les maisons ordonnées, et la nourriture exposée, mais aussi plus dangereux la compagnie des morts de l'année, et aussi la mesnie hellequin de diables et de démons. Ces différentes compagnies finissent par être mêlées par les témoignages à la renaissance.

Chez les Vikings, un homme habillé d'une grande cape sensé représenter Odin le dieu scandinave de la guerre et souverain des divinités nordiques, visitait les maisons afin de demander si tout allait bien et d'offrir des friandises aux enfants sages. En Norvège, au Xe siècle, le roi Håkon Ier de Norvège aurait décidé que la fête du Midtvintersblot (fête du milieu de l'hiver, où le lutin Julenisse distribuait des cadeaux) serait fêtée en même temps que le Noël chrétien.

La déesse égyptienne Isis est souvent représentée accroupie tenant l'enfant Horus dans son giron. Elle est ainsi une préfiguration de la Vierge Marie tenant l'enfant Jésus sur ses genoux. Selon la légende, Mithra est né dans une grotte d'une vierge un 25 décembre. Ce jour-là, le culte de Mithra, très développé à Rome aux IIIe et IVe siècles, célébrait le Natalis Invicti, la naissance du soleil, du soleil invaincu qui, chaque année, après avoir failli céder à la nuit lors du solstice d'hiver, reprend ses forces et fait regagner le jour sur la nuit. La fête juive de Hanoucca, qui commémore la réinauguration du Temple de Jérusalem profané par les Grecs antiques, a été fixée au 25 du neuvième mois lunaire, nommé Kislev, (calendrier hébreu) au voisinage du solstice d'hiver. Le premier Livre des Macchabées insiste sur l'importance de cette date et de cette célébration.

4. À Rome
a Les Saturnales
Dans la Rome antique, les citoyens fêtaient les Saturnales : d'abord du 17 au 21 décembre, puis plus tard du 17 au 24 décembre, les hommes et les femmes portaient des guirlandes autour du cou et s'offraient toutes sortes de cadeaux. Les gens sacrifiaient aussi symboliquement un mannequin représentant un jeune homme, pensant ainsi transmettre la vitalité du personnage à la nouvelle année. La fête des sigillaires, « ancêtre » de la Saint Sylvestre, concluait les festivités à la fin du mois de décembre. Pendant ce temps de bascule vers l'an neuf, les gens s'offraient de menus-cadeaux de terre cuite, les esclaves devenaient les maîtres et inversement.

b Sol Invictus
À partir du règne d'Aurélien (270-275), les Romains fêtent officiellement le Sol Invictus (Soleil invaincu) au moment du solstice d'hiver qui commençait la nouvelle année, annoncée par le rallongement des jours. Ce culte reprend des aspects de la mythologie d'Apollon et du culte de Mithra venu de Perse, s'est répandu aux IVe et IIIe siècles av. J.-C. et se concluait par le sacrifice d'un taureau, le Sol Invictus correspondant à la naissance du jeune dieu solaire, qui était censé surgir d'un rocher ou d'une grotte sous la forme d'un enfant nouveau-né.


Si par conformisme moderne, la fête de noël devient facilement une affaire de marketing, que pensez-vous que Noël représentait pour nos aïeux ?

Une réunion familiale
Un acte religieux
Du travail en plus
Un moment de détente dans une vie difficile
Une fête prouvant que chacun a droit au bonheur
Du marketing


Résultats et discussions »

Quelques faits concernant les fêtes en général
Il exite en France 11 fêtes fériées et plus de 30 fêtes non fériées.
En réaction à la frénésie des achats de cette période, la fondation Adbusters Media Foundation a promu la journée sans achats ! Elle a lieu le dernier vendredi de novembre en Amérique du nord et le dernier samedi de novembre en Europe.
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